Baisse de la CRE en février 2025 : les explications ?
À partir du 1ᵉʳ février 2025, les tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE), appliqués à des millions de foyers français, enregistreront une baisse moyenne de 15 %. Cette décision, proposée par la Commission de régulation de l’énergie (CRE), marque un tournant après plusieurs années marquées par des hausses significatives des prix de l’électricité.
Comment explique-t-on cette baisse ?
La diminution des tarifs réglementés est principalement liée à la stabilisation et à la baisse des coûts d’approvisionnement en électricité sur les marchés de gros. Les coûts, avaient explosé en raison de la crise énergétique de 2022-2023, notamment due à la guerre en Ukraine et aux problèmes de maintenance des centrales nucléaires françaises. Mais ils retrouvent aujourd’hui des niveaux plus modérés. Selon la CRE, les mesures d’ajustement prises par EDF, l’augmentation de la disponibilité du parc nucléaire et une gestion plus favorable des approvisionnements ont contribué à cette réduction des coûts.
Contexte global : des tarifs historiquement instables
Cette baisse intervient après une période où les prix de l’électricité avaient atteint des sommets. En 2022 et 2023, les hausses successives des TRVE avaient atteint des taux assez élevés, plafonnées par le bouclier tarifaire gouvernemental pour éviter une explosion des coûts pour les ménages.
En parallèle, la crise nucléaire en France, due à des problèmes de corrosion sur plusieurs réacteurs, avait contraint EDF à réduire fortement sa production, augmentant le recours aux importations d’énergie à des prix très élevés.
Avec cette baisse, le gouvernement et la CRE cherchent à redonner du pouvoir d’achat aux ménages et à stabiliser un marché qui reste sous tension à cause des fluctuations des prix des énergies fossiles et des contraintes liées à la transition énergétique.
Quels impacts pour les consommateurs ?
Les clients au TRVE verront une baisse notable de leurs factures. Actuellement, environ 60% des foyers français (soit 20,4 millions de ménages) bénéficient des TRVE.
Cette baisse moyenne de 15% se traduira par une diminution concrète des factures. Selon la CRE, pour une consommation moyenne annuelle de 4 400 kWh, la facture typique passera de 1 240€ TTC à environ 1 050€ TTC.
Cela représente une économie annuelle de 190€. Les consommateurs ayant souscrit des offres de marché verront des impacts variés : Les offres indexées sur le TRVE suivies par environ 4 millions de clients, bénéficieront automatiquement de la baisse. Au contraire, les personnes abonnées aux offres non indexées (prix fixes ou variables) ne profiteront pas directement de la baisse. Pire, ils pourraient subir l’augmentation du Tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE), qui entre également en vigueur le 1ᵉʳ février 2025.
Ce graphique illustre l’évolution de la TRVE en France entre février 2022 et février 2025. On observe une hausse significative en 2023 (+15 %) et 2024 (+18 %) en raison de la crise énergétique, suivie d’une baisse notable de 15 % prévue pour février 2025, marquant une stabilisation des coûts.
À quoi s’attendre pour la suite ?
La diminution des tarifs au 1er février 2025 pourrait marquer un répit pour les consommateurs. Cependant, des défis restent à relever :
Concernant la transition énergétique, les investissements massifs dans les énergies renouvelables, les réseaux électriques et le maintien du parc nucléaire continueront à influencer les coûts de l’électricité à moyen terme.
De plus, les prix de l’électricité en France restent fortement liés aux dynamiques des marchés européens, notamment en Allemagne. Toute instabilité sur ces marchés pourrait avoir des répercussions.
Enfin, la hausse régulière du TURPE et des taxes liées à la transition énergétique pourrait tempérer les bénéfices à long terme pour les ménages.